Supprimer des fonctionnalités pour réduire l'impact environnemental d'un service
Quelle action est la plus importante lorsqu’on veut réduire l’impact d’une fonctionnalité ? Optimiser le code ou bien l’infrastructure ? Et si c’était autre chose ? En vérité, l’action la plus importante pour réduire l’impact d’une fonctionnalité est de la supprimer, ou de ne pas la développer si elle n’existe pas encore. Pas de fonctionnalité, pas d’impact. C’est simple non ?
Supprimer les fonctionnalités non essentielles, c’est une des mesures préconisée par le réferentiel d’écoconception, et aussi mise en avant dans le guide d’écoconception des designers éthiques. On comprend tout de suite l’intérêt de cette mesure: pas de fonctionnalité, pas d’impact. Mais supprimer des fonctionnalités ne risque-t-il pas d’aller au détriment de l’expérience utilisateur ? Pas nécessairement, ça dépend des fonctionnalités choisies. Souvent il y a des fonctionnalités peu ou pas utilisées. On peut citer l’exemple de Pendo, qui ont remarqué que 80% des fonctionnalités de leur SaaS étaient utilisées dans moins de 5% des cas. Si on supprime une de ces fonctionnalités, l’expérience utilisateur n’est pas altérée.
Choisir les fonctionnalités à garder ou à supprimer
Supprimer des fonctionnalités n’est pas l’apanage de l’écoconception. Par exemple, un des principes de la méthodologie lean est de supprimer le gaspillage, dont les fonctionnalités non ou peu utilisées en font partie. Mais on peut également aller plus loin, en questionnant le besoin. On peut se demander si le numérique est vraiment nécessaire pour le projet, comme dans cet exemple où les organisateurs d’un événement ont trouvé une méthode qui n’utilise pas le numérique pour compter le nombre de personnes participant à l’événement.
Si le besoin est réel, on peut se demander quelle est la valeur ajoutée de la fonctionnalité ? Est-ce que les impacts générés par cette fonctionnalité “valent le coup” comparé à ce que ça apporte à la société ? Ici il n’y a pas de réponse universelle, l’utilité d’une fonctionnalité dépendant du jugement de chacun.
L’exemple de Treebal
Treebal, c’est un service de messagerie qui prône un usage responsable et durable du numérique. En lisant leur rapport numérique responsable, j’ai trouvé deux exemples où l’équipe de Treebal à renoncé à certaines fonctionnalités.
Ne pas pas conserver les messages plus d’une certaine durée
Quand on utilise une messagerie, on a l’habitude que les messages soient conservés ad vitam æternam. Mais ces messages prennent de la place sur les serveurs. Ils ont un impact environnemental et sont très rarement consultés après quelques jours. Dans ce cas là, l’équipe de Treebal a fait le choix de ne pas conserver les messages après une certaine durée, considérant que le besoin était moins important que les impacts.
Limiter la qualité vidéo
Les flux vidéo représentent 80% des flux de données mondiaux. Pour les réduire, Treebal a décidé de limiter la résolution du flux de vidéo de sa solution de visioconférence à 480p, plutôt que de permettre une résolution plus haute. L’idée ici est que 480p est une résolution suffisante, et que de monter plus haut augmente inutilement les impacts environnementaux.
Quelles fonctionnalités allez-vous supprimer ?
On a vu dans cet article que c’est important de supprimer les fonctionnalités non-essentielles. Maintenant que vous avez compris le concept, c’est à vous: quelle fonctionnalité allez vous supprimer aujourd’hui ?